"Les Laveuses"

 

Le lavoir, fait partie avec l'église, le cimetière, la place du marché, le café, du cadre de vie de la communauté villageoise d'autrefois. C'était le rendez-vous des femmes du village, les fameuses "poules d'eau" dont la vie était rythmée par les lessives. Elles y venaient, poussant leur brouette, traînant seau et histoires, cette assemblée de femmes se transformant progressivement en "hôtel des bavardages".


Les lavoirs sont rarement antérieurs au XIXème siècle. Dans les campagnes, on avait l'habitude d'aller au ruisseau dans des endroits sommairement aménagés.
Pour l'alimenter en eau pure, le lavoir était généralement construit dans un point bas. Il n'est donc pas toujours situé au coeur du village et peut même en être assez éloigné.

La création des lavoirs fut particuièrement importante entre 1820 et 1880.

La fièvre constructrice de cette époque est le résultat de l'autonomie administrative des municipalités, en matière budgétaire notamment ; mairie, église et école ayant aussi enrichi le paysage communal pendant cette période.

 

 

La construction des lavoirs résulte en outre, d'une prise de conscience collective de l'importance de la salubrité publique et des principes élémentaires d'hygiène avec en particulier la promotion du savon. Si la propreté du corps devient impératif, celle du "corps du corps", le vêtement l'est tout antant.

[Texte ci_dessus extrait de :
- "Le Patrimoine de nos lavoirs", © Office de tourisme de Pôle 18150 LA GUERCHE SUR L'Aubois]

 



Lavoirs répertoriés
ici :



Sarcé : 1

 


Coulongé : 1

Mareil sur Loir : 1

Mayet : 3

Verneil le Chétif : 1

La Fontaine Saint Martin



Je remercie tout particulièrement Mr Paul GIROT, responsable de la section Patrimoine du Canton de Pontvallain qui m'a autorisée à retranscrire les textes et croquis ci-dessous, extraits de : "Moulins et Lavoirs du temps jadis, Canton de Pontvvallain."

Serait-il convenable de parler de lavoir, sans évoquer les laveuses, ces femmes courageuses qui lavaient par tous les temps (en hiver, elles cassaient souvent la glace), sans gants, toute l'année, on pouvait entendre le battoir appelé chez nous le "battoué".


Avant d'aller au "lavoué", il fallait préparer le linge ; autrefois, on disait : faire "couler" ou "courir" la buée.
Dans les familles bien pourvues en linge, on ne lavait qu'une à deux fois par an.
 

Matériel et travail de la buée :

  • Un trépied en fer sur lequel on plaçait un chaudron en fonte.
  • Un cuvier en bois d'assez grand diamètre posé sur un trépied en bois de 0,80 m de hauteur ; ce cuvier était perçé sur l'une de ses douellles pour placer un tuyau qui s'en allait dans un chaudron où l'eau était portée à ébullition.
  • Un vide- buée appelé godet.


La laveuse plaçait le linge dans le grand cuvier, bien à plat et empilé ; sur le dessus, elle étalait un grand sac en toile assez fine appelé le "cherrier" rempli de cendre de bois tamisée.

Pendant ce temps-là, l'eau chauffait dans le chaudron. Alors, avec le vide-buée, la laveuse arrosait sans cesse le dessus du cherrier. L'eau se chargeait de la potasse de la cendre et s'écoulait au travers du linge. Par le tuyau, l'eau s'en allait dans le chaudron où l'eau bouillait.

La laveuse la reprenait pour la réchauffer dans le chaudron, puis recommençait à la deverser sur le cherrier. Cette opération était répétée plusieurs fois, parfois toute la journée.

 


Le lendemain, il fallait aller au lavoir : s'agenouiller dans la boîte à laver, retrousser ses manches, savonner, brosser avec la brosse en chiendent, rincer et essorer le linge.
Celui-ci était battu assez vigureusement avec le battoir et les boutons des vêtements ne résistaient pas toujours. Le linge était mis à sécher sur les haies ou sur l'herbe des prés.

Au siècle dernier, il n'y avait ni lessive ni lessiveuse.

 


Les instruments de la laveuse :

  • Une brouette à roues en bois et ferrée pour transporter le linge,

  • Une boîte à laver pour s'agenouiller : sorte de caisse fermée sur 3 faces, avec de la paille au fond pour avoir moins mal aux genoux.

  • Un savon

  • Une brosse en chiendent

  • et le "battoué", le battoir.

 


Au cours du XXème siècle, les lessiveuses en tôle galvanisée sont apparues ; elles étaient tronconiques, contenaient 50 litres ou plus. Au fond, était placé un double fond percé de nombreux trous et muni d'un tuyau vertical terminé par une sorte d'arrosoir.

 

Par ébullition, l'eau montait dans le tuyau et retombait en pluie par "l'arrosoir".

La lessive était placée au fond de la lessiveuse (plus besoin de cendre). La lessiveuse était placée sur un poêle à bois ou à charbon, d'environ 50 cm de hauteur. Cette installation moderne, par rapport à la précédente, ne demandait que l'entretien du chauffage.

Au retour du lavoir, la laveuse étendait le linge sur les cordes installées dans les cours ou dans les jardins.

L'arrivée du lave-linge, vers 1955, et du sèche-linge , vers 1975, ont énormément simplifié le travail des femmes.

 


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