"Les Laveuses"
Le lavoir, fait partie avec l'église, le cimetière, la place du marché, le café, du cadre de vie de la communauté villageoise d'autrefois. C'était le rendez-vous des femmes du village, les fameuses "poules d'eau" dont la vie était rythmée par les lessives. Elles y venaient, poussant leur brouette, traînant seau et histoires, cette assemblée de femmes se transformant progressivement en "hôtel des bavardages". |
Les
lavoirs sont rarement antérieurs au XIXème siècle.
Dans les campagnes, on avait l'habitude d'aller au ruisseau dans des endroits
sommairement aménagés. La
création des lavoirs fut particuièrement importante entre
1820 et 1880.
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La
construction des lavoirs résulte en outre, d'une prise de conscience
collective de l'importance de la salubrité publique et des principes
élémentaires d'hygiène avec en particulier la promotion
du savon. Si la propreté du corps devient impératif, celle
du "corps du corps", le vêtement l'est tout antant.
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Je remercie
tout particulièrement Mr
Paul GIROT,
responsable de la section Patrimoine du Canton de Pontvallain qui m'a
autorisée à retranscrire les textes et croquis ci-dessous,
extraits de : "Moulins et Lavoirs du
temps jadis, Canton de Pontvvallain." Serait-il
convenable de parler de lavoir, sans évoquer les laveuses, ces
femmes courageuses qui lavaient par tous les temps (en hiver, elles cassaient
souvent la glace), sans gants, toute l'année, on pouvait entendre
le battoir appelé chez nous le "battoué". |
Avant
d'aller au "lavoué",
il fallait préparer le linge ; autrefois, on disait : faire "couler"
ou "courir" la buée.
Dans les familles bien pourvues en linge, on ne lavait qu'une à deux fois par an. |
Matériel et travail de la buée :
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La laveuse
plaçait le linge dans le grand cuvier, bien à plat et empilé
; sur le dessus, elle étalait un grand sac en toile assez fine
appelé le "cherrier"
rempli de cendre de bois tamisée.
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Le lendemain,
il fallait aller au lavoir : s'agenouiller dans la boîte à
laver, retrousser ses manches, savonner, brosser avec la brosse en chiendent,
rincer et essorer le linge. Au siècle dernier, il n'y avait ni lessive ni lessiveuse.
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Les instruments de la laveuse :
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Au cours du
XXème siècle, les lessiveuses en tôle galvanisée
sont apparues ; elles étaient tronconiques, contenaient 50 litres
ou plus. Au fond, était placé un double fond percé
de nombreux trous et muni d'un tuyau vertical terminé par une sorte
d'arrosoir. |
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Par ébullition, l'eau montait dans le tuyau et retombait en pluie par "l'arrosoir". |
La lessive était placée au fond de la lessiveuse (plus besoin de cendre). La lessiveuse était placée sur un poêle à bois ou à charbon, d'environ 50 cm de hauteur. Cette installation moderne, par rapport à la précédente, ne demandait que l'entretien du chauffage. |
Au retour du lavoir, la laveuse étendait le linge sur les cordes installées dans les cours ou dans les jardins. L'arrivée du lave-linge, vers 1955, et du sèche-linge , vers 1975, ont énormément simplifié le travail des femmes.
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